KDE


KDE est un environnement de bureau libre utilisé principalement avec les systèmes d'exploitation GNU/Linux et BSD tels que FreeBSD. Il est également théoriquement disponible sous Darwin (Mac OS X), quelques autres UNIX ainsi que Windows par l'intermédiaire de Cygwin/X.

Du fait de sa similitude avec l'interface de Windows dans sa configuration par défaut et du nombre important de logiciels disponibles pour cet environnement, il est installé en standard par de nombreuses distributions. D'origine allemande (mais ses développeurs sont actuellement répartis sur tout le globe), KDE est traduit dans un grand nombre de langues.

KDE est avec GNOME la principale alternative libre et grand public aux interfaces des systèmes d'exploitations conventionnels (Microsoft Windows et Mac OS). Ses logiciels sont généralement publiés sous la GPL, ses bibliothèques sous la LGPL.

La mascotte du projet est un dragon vert appelé Konqi, qui apparaît dans différentes applications, notamment quand l'utilisateur quitte une session.

Origine du nom

KDE est l'acronyme de K Desktop Environment. Le K n'a pas vraiment de signification. Aux débuts de KDE, le mot «Kool» a été utilisé, mais les développeurs du projet ont renoncé à ce mot. Ils se contentent désormais de remarquer que dans l'alphabet latin, le K est voisin du L de Linux.

Histoire

Le projet KDE a été lancé en octobre 1996 par Matthias Ettrich, qui souhaitait offrir aux utilisateurs de systèmes Unix une interface unifiée, qui gomme les différences entre les nombreuses boîtes à outils graphiques en usage sous le système X Window. Le choix de la bibliothèque Qt, qui à l'époque n'était pas libre, et dans une moindre mesure l'importance du langage C++ dans le développement de KDE, ont conduit à la création du projet concurrent GNOME en 1997.

L'année suivante, KDE 1.0 est sorti. Cette version contenait un panel (barre des tâches et lanceur d'applications), un bureau sur lequel déposer des icônes, le gestionnaire de fichiers Kfm et un grand nombre d'utilitaires. KDE 2.0, sorti en 2000, a été l'occasion d'une réécriture presque complète. Cette version introduisait le “shell” graphique Konqueror, et plusieurs technologies destinées à intégrer les applications entre elles, à commencer par KParts et DCOP. Le panel a également été remplacé par kicker offrant davantage de fonctionnalités.

La version 3.0, publiée en 2002, est une évolution de KDE 2. KDE 3.4, sorti en mars 2005, est une évolution qui apporte son lot de corrections de bugs et d'améliorations à tous les niveaux comme le support plus complet des différentes versions de CSS par KHTML, de l'accessibilité notamment via KTTS pour la synthèse vocale ou encore le début de l'utilisation de HAL et DBUS pour suivre les recommandations de freedesktop.

La version actuelle de KDE, la 3.5, est sortie fin novembre 2005. KDE 4 lui succédera en 2006, et utilisera Qt 4. Elle sera l'occasion d'une refonte du système multimédia, de l'interface graphique et de plusieurs autres composants.

Historique des versions

  • 1996 : création du projet. Lire le manifeste de Matthias Ettrich
  • 1998 : version 1.0, le projet comporte un éditeur de texte, un terminal, un gestionnaire de fenêtres, un explorateur de fichiers, etc.
  • 23 octobre 2000 : version 2.0, un gros travail est fait sur l'infrastructure, avec l'apparition de l'explorateur de fichiers, navigateur internet et afficheur universel Konqueror, ainsi que les technologie KIO, KParts, DCop, Arts… Les applications restent en revanche médiocre, les utilisateurs de KDE utilisent donc de nombreuses applications externes
  • 26 février 2001 : version 2.1
  • 15 août 2001 : version 2.2
  • 3 avril 2002 : version 3.0, l'infrastructure a été mise en place lors de la deuxième version de KDE. La troisième version est celle de la maturité, avec une amélioration progressive de l'ergonomie et de la simplicité et l'apparition de toute une série d'excellentes applications.
  • 28 janvier 2003 : version 3.1.0
  • 3 février 2004 : version 3.2.0
  • 19 août 2004 : version 3.3.0
  • 16 mars 2005 : version 3.4.0
  • 13 octobre 2005 : version 3.4.3
  • 29 novembre 2005 : version 3.5.0
  • 28 mars 2006 : version 3.5.2 - Version actuelle.

L'historique détaillé des versions de KDE est disponible sur le site de KDE.

Futur

Aucune date de sortie de KDE4 n'est prévu. Cette nouvelle version majeure sera l'occasion de changements importants [1], comme :

  • le passage à Qt 4, plus rapide, moins gourmand en mémoire, avec des capacités graphiques largement améliorées grâce à son nouveau moteur de rendu, Arthur
  • la refonte de kicker (le tableau de bord de KDE), Kdesktop (l'application qui gère le fond d'écran) et de SuperKaramba (une application permettant d'utiliser le fond d'écran pour afficher des mini-programmes pouvant donner la météo, le nombre de mails non lus, la liste de contacts connectés, etc.) dans une seule et unique application : Plasma
  • création de Tenor, un système permettant de créer et d'indexer des relations entre les objets. Concrètement, on sera capable de savoir que telle image a été téléchargée sur l'article KDE de la Wikipédia, puis a été envoyée par mail à tel contact. De plus, Tenor permettra la recherche rapide de fichiers, à l'instar du Spotlight d'Apple Computer
  • un nouveau thème d'icônes par défaut nommé Oxygen (les icônes) plus “rafraîchissant”
  • l'intégration d'une multitude d'effets visuels, regroupés sous le nom de Coolness
  • un travail sur l'ergonomie de KDE
  • Intégration d'une nouvelle interface d'abstraction entre les applications et les moteurs multimedias (GStreamer, aRts, Xine…) avec le projet phonon
  • Projet Solid, pour une meilleur intégration du matériel

Une grande partie de ces avancées sont rassemblées au sein du projet Appeal. On peut trouver des mockups de KDE 4 ici et d'autres idées pour KDE 4 ici. Une version dédiée aux développeurs d'applications pour KDE (Technical Preview) sortira en octobre 2006. Elle a pour but de permettre à ces derniers de se familiariser avec la nouvelle interface de programmation (API) et porter leurs applications sur cette dernière.

Applications KDE

Notons que toute application provenant de GNOME (comme The Gimp ou Inkscape) ou de tierce partie (comme Mozilla Firefox, OpenOffice.org ou Éclipse) peut être utilisée sous KDE. Mais la richesse de KDE est la profusion d'applications qui ont été écrites spécialement pour lui, et sont donc particulièrement bien intégrées et légères lorsqu'elles sont utilisées sous KDE (respect des conventions et des particularités de cet environnement, et réutilisation des bibliothèques et autres composants déjà présentes en mémoire).

Parmi les applications spécifiques à KDE, on peut citer :

  • un gestionnaire d'informations personnelles, client email, forums de discussion, lecteur RSS… : Kontact ;
  • un client de courrier électronique (KMail) ;
  • un carnet d'adresse (KAddressbook) ;
  • un agenda (KOrganizer) ;
  • un gestionnaire des taches (KArm) ;
  • une gestion des notes (KNotes) ;
  • un réveil (KAlarm) ;
  • un agrégateur de flux RSS (Akregator) ;
  • synchronisation des donnée avec Palm OS (KPilot) ;
  • synchronisation des donnée avec un téléphone (Kandy).

Autres applications

Le lecteur de musique Amarok affiche l'article de Wikipédia du compositeur du morceau en cours dans la langue de l'utilisateur Agrandir Le lecteur de musique Amarok affiche l'article de Wikipédia du compositeur du morceau en cours dans la langue de l'utilisateur

  • un navigateur Web et explorateur de fichiers : Konqueror
  • des lecteurs multimédia (AmaroK, JuK…) ;
  • un client de messagerie instantanée compatible AIM/ICQ/iChat, Gadu-Gadu, Jabber, IRC, MSN et Yahoo! Messenger (Kopete) ;
  • un logiciel de discussion pour IRC (Ksirc, Konversation).
  • un lecteur de newsgroups (Knode) ;
  • des éditeurs de texte (KWrite, Kate, KEdit) ;
  • de nombreux jeux (KAsteroids, KAtomics, Klines, Kmines, Ktetris) ;
  • un client pour le dictionnaire dict (Kdict) ;
  • un dictionnaire anglais/japonais et de kanji Kiten ;
  • une console (c'est-à-dire un terminal) multifenêtres hautement paramétrable, Konsole ;
  • un environnement de développement intégré, KDevelop ;
  • un logiciel de tracé de fonctions KmPlot ;
  • un logiciel de développement Web Quanta plus ;
  • et bien d'autres encore (la liste complète est disponible sur le site de KDE).

Architecture

Le travail accompli par KDE peut se mesurer en quelques chiffres :

  • près de 4,5 millions de lignes de code (dont 3,9 de C++)
  • plusieurs centaines de développeurs
  • un effort de développement de 1 385 hommes * ans
  • traduit dans plus de 70 langues

Ces chiffres peuvent sembler impressionnants, mais l'ampleur de la tâche l'est encore plus. Un projet comme OpenOffice.org, équivalent à un simple sous-projet de KDE (KOffice) est à lui tout seul légèrement plus gros en termes de lignes de code. L'explication avancée par le projet KDE est une architecture bien pensée, un aspect rarement remarqué par les utilisateurs, mais qui rend les développeurs productifs. Cette architecture se décompose en plusieurs sous-systèmes :

  • à la base, la bibliothèque libre Qt produite et supportée par l'entreprise commerciale Trolltech
  • KIO, une technologie d'abstraction des entrées-sorties. Elle permet à Konqueror et aux autres applications KDE d'accéder à des systèmes de fichiers réseaux (par SSH par exemple), aux périphériques Bluetooth, aux fichiers compressés, etc. sans que ces applications aient à remarquer qu'il ne s'agit pas de fichiers normaux. Les utilisations sont nombreuses, soit par les applications de manière interne, soit par l'utilisateur. [1]
  • KParts : un système permettant de créer et de réutiliser des composants logiciels
  • DCOP (pour Desktop Communication Protocol) s'occupe des communications entre programmes KDE. L'utilisateur avancé désirant s'éviter des manipulations répétitives peut aussi s'en servir pour piloter n'importe quelle application [2]
  • Kiosk : système utile dans un environnement contrôlé, permettant de désactiver à volonté certaines fonctionnalités de KDE
  • KHTML : un moteur de rendu HTML, principalement utilisée par le navigateur Web Konqueror, mais n'importe quelle application peut s'en servir à l'exemple d'Amarok qui s'en sert pour afficher les notices bibliographiques de Wikipédia. Elle est également utilisée par Apple Computer pour son navigateur Safari
  • KConfigXT : produit à partir d'un fichier XML le code source s'occupant de gérer les configurations de l'application, notamment son interaction avec sa boîte de configuration.
  • XMLUI : permet la définition d'éléments de l'interface (menus, boîte de dialogues) dans un fichier XML
  • Ktts (text-to-speech) : synthèse vocale
  • aRts : plate-forme multimédia et serveur de sons, qui sera remplacée dans KDE 4.

Liens externes

Dernière modification : 23/05/2006 13:09