[lea] éléments de réflexion

Guy Brand gb at isis.u-strasbg.fr
Mer 30 Aou 11:34:44 CEST 2006


On 29 août at 15:12, COTE Alain wrote:

> Comment convaincre via une approche adéquate des décideurs et/ou
> acheteurs que le Libre peut être bénéfique ?

  - 35 ans de savoir-faire
  - il y a du libre partout (y compris dans les logiciels proprio,
    exemple la pile IP de NT 5), mais l'enfermer dans un cocon proprio
    tue son évolutivité et crée une dépendance par rapport à un
    éditeur/intégrateur qui ne peut rivaliser avec une communauté
    dynamique de contributeurs, à degré divers (et diversifiés)
  - avec du libre c'est l'outil qu'on adapte au projet et non
    l'inverse
  - le respect des normes et des standards sont inhérents
  - plus que la liberté du code source, c'est l'emploi de formats
    ouverts qui garantit que les données n'appartiennent pas à
    l'éditeur d'un logiciel particulier
  - la monoculture informatique fragilise le système d'information,
    elle est aussi toxique pour les données de l'entreprise

> Comment ne pas être interrogatif sur le fait que dans l'éducation le
> Libre a des difficultés de percer alors qu'il devrait, sur ce
> créneau, être moteur.

  De nombreux projets libres sont encore d'origine universitaire, les
  recherches restent nombreuses, les expérimentations aussi. Ces
  bouillons de culture ne se sont pas multipliés, mais ils sont
  toujours là.
  
  Dans les circuits de formation et dans les systèmes d'information de
  l'éducation le logiciel libre est peu ou pas implanté. On se heurte
  à l'inculture des dirigeants (ou l'absence de conseil ou le conseil
  biaisé, selon le point de vue adopté), à des politiques sans audace,
  au faible taux d'encadrement et à l'absence de formation (ou à la
  formation monocolore) des enseignants et des personnels en charge
  des SI. Ceci aboutit à des choix stratégiques "suiveurs", comme dans
  la plupart des "grandes entreprises" de la taille d'un campus ou
  d'une académie.

> Quelles actions mener pour développer des produits éducatifs
> performants ( ce qu'ils sont sans doute...) et utilisés ( ce qu'ils
> ont moins...) ?

  Freiner les plans monomaniaques qui étouffent toute forme de choix,
  de concurrence, d'émulation. Les bloquer carrément s'ils ne sont pas
  basés sur des formats et des technologies ouverts. Ouvrir les
  (sources des) développements lorsqu'ils sont réalisés à des fins
  éducatives et sur des fonds publics. Financer la finalisation du
  développement de produits adaptés... il existe souvent des produits
  utilisables, adaptables mais qui nécessitent une dernière "couche"
  pour être optimaux ou mieux adaptés. Là encore, l'idée est de mettre
  l'accent sur des logiciels qui s'adaptent aux projets et non
  l'inverse. Sauf que, dans l'éducation comme ailleurs, la culture du
  projet ouvert, du code source partagé, de la revue des paires, n'est
  pas pas un réflexe. D'ailleurs les discours qui nous sont tenus sont
  des discours de refuge, de protection, de fermeture, de péril...
  sous prétexte de valorisation (lire rentabilisation pécunière), de
  protection de la propriété intellectuelle (lire rétention de
  l'information), d'innovation (lire breveter pour augmenter les
  revenus). En gros, un discours parano avec une vision à court
  terme (jettable, rentable, vendable), le même qui produit des
  brevets logiciels, des DADVSI, des LEN, et qui déplace des sommes
  colossales de R&D en contentieux et protections juridiques.

  Autre "problème", le dumping que constituent les "tarifs Education"
  des logiciels proprios, véritable trucage du marché, sous prétexte
  d'économie pour le denier public (lire création d'une dépendance
  perverse, distillée dans les habitudes des élèves et étudiants
  instruits par le système éducatif, qui perpétueront le schéma qu'ils
  ont avalé pendant leur "formation").

  Autre "problème", l'absence de gestion de projet tout court dans le
  développement. Pas de code, pas de doc, pas de spécifications, pas
  de cahier des charges, pas de validation, pas de cycle de feedback
  dans le cycle de dév...  caressez le cercle, il devient vicieux.

> 4° Logiciel Libre ou Service basé sur du Libre ?
>  
> En fait une entreprise achète un service et veut que ce service soit
> pérenne.  ne faudrait-il pas modifier l'angle d'attaque en vendant
> un service et faire de la base Libre un atout de vente en disant "
> même si je disparais, une autre société peut reprendre le produit " ?

  Mon idée là dessus est que la séparation entre service et logiciel
  vient du proprio et n'a pas de sens pour l'Open Source.

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