[lea] NumPat'06

Denis dhelfer@::1
Sam 2 Déc 16:38:16 CET 2006


Sven Luther a écrit :
> On Fri, Dec 01, 2006 at 08:40:04AM +0100, eric.ritty@::1 wrote:
>> Bonjour,
> 
> Bonjour, ...
> 
> D'abord je me presente, je suis le gerant de l'EURL PowerLinux.fr, specialisé
> dans le developpement de kernel linux pour l'embarqué ainsi que le support de
> la distribution Debian sur architecture Power (IBM, Apple, Genesi, ...).
> 
>> Il y avait hier, une manifestation le NumPat'06 organisé par Iconoval, les
>> thèmes abordées: Numérisation, GED, SIG avec 160 participants inscrits. Je n'ai
>> pu assister qu'à la première présentation, fixant les enjeux de ce marché.
> 
> J'ai malheureusement pas pu assister à cette manifestation.

heureusement, moi non plus

> 
>> Il y a un marché de la numérisation (plans cadastraux, plans techniques,
>> dossiers papiers, commandes, BL, facture , livres, son, vidéo, oeuvres d'arts,
>> monuments, pièces mécaniques...) avec des acteurs locaux, par exemple l'ADEC et
>> la numérisation du livre foncier.
>>
>> 1) Il y a une volonté régionale d'aider les mairies à numériser les plans et les
>> réseaux (France télécom, GDF, EDF, ...) sur le périmètre communal.
>>
>> Cette numérisation des plans, entraine un phénomène d'achat de SIG touchant
>> toutes les mairies.

Plus exactement, il y a une politique départementale de soutien à 
l'implantation de SIG dans les communautés de communes afin de 
décentraliser au niveau opérationnel la numérisation (digitalisation) de 
l'ensemble des objets utiles à l'aménagement du territoire au rang 
desquels figurent en très bonne place : le cadastre (sous convention 
avec Direction Générale des Impôts ou non), mais aussi les réseaux 
divers, les servitudes d'utilité publique et toutes. La Région (je suis 
très bien placé pour le savoir) n'a pas de politique dans ce domaine.

>>
>> 2) Suite à une question "qu'en est-il de l'OpenSource"
> 
> En 98 j'effectuait une mission dans le cadre de la sismologie et de la
> volcanologie au philippines, et deja a l'epoque les chercheurs dans ce domaine
> utilisaient un SIG libre (issue des labos de je ne sais quel universite US),
> qui incluait une base de donnée des réseaux fluviaux et des cotes mondiales,
> et qui etait utilise pour mapper les evenements sismiques et autres
> particularites geographiques. Le nom m'echape en ce moment.

SPRING (d'origine brésilienne) ou GRASS ou GMT (université de Hawaï très 
orienté sciences de terre) ?
> 
> Il doit y avoir a l'institut de sciences du globe (de memoire le nom), des
> equipes competentes en ces outils, et qui pourait probablement nous aider et
> orienter vers des outils SIG, voir eventuellement de mettre un programme
> commun entre une equipe scientifique et des societes du logiciels llibres tel
> que nous (ou a travers la structure que nous voulons mettre en place par
> exemple).

Je suis preneur de noms à l'EOST (Ecole et Observatoire des Sciences de 
la Terre) ayant des compétences en GMT (si c'est bien le soft auquel je 
pense ;-)
> 
>> deux interventions.
>> Un premier intervenant de SS2I ne connaissant pas le phénomène, a préféré ne pas
>> se positionner.
>> Un vendeur de SIG a destination des mairies a néanmoins tenu le discours suivant
>> et je vais essayer de rester le plus neutre possible :
>> "C'est un phénomène français qu'on ne rencontre pas dans les autres pays"
>> "Que pouvez-vous attendre d'une solution gratuite ?"
>> "Il vous faut des réels professionnels, développant de bons produits."
> 
> Hallucinant, mais a mon avis, a propos the 'réels professionnels' on peut
> citer des grands groupes qui font du libre, tel IBM par exemple, bien que ce
> soit pas exactement le meme domaine.

je ne suis pas surpris du discours des "réels professionnels" : ils 
défendent leur beefsteak, pas plus compliqué.

> 
> Sur le gratuit, il y a tout le discours de la FSF et tout et tout, et le
> "phénomène français" ne mérite pas d'être prix au serieux. 
> 
>> J'avouerais, que j'ai été surpris et pris de court par les propos tenus. Comme
>> il n'y avait pas d'acteur du libre présent durant la matinée, quelle réponse
>> aurais-je pu apporter, en 3 phrases à destination d'un public de décideurs (cad
>> non informaticiens), les maires par exemple ?
> 
> Voir plus haut, mais l'idée d'associer une équipe universitaire, et
> eventuellement de monter un projet de transfert de connaissances ne peut que
> plaire à la région et autres collectivités qui seront ammener à financer en
> partie ces projets de numérisations. Donc, il y a un coup à jouer pour qui
> souhaite se lancer la dedans.
> 
> Amicalement,
> 
> Sven Luther
Mon analyse (suivant ce secteur depuis plusieurs années) :
Les logiciels libres traitant de géomatique (j'y inclue les 
bibliothèques comme OGR/GDAL, JTS, les bases de données comme PostGIS, 
les logiciels d'analyse comme GRASS ou OpenJUMP, ou QGIS, les logiciels 
de visualisation comme Mapserver) ont connu ces 3 dernières années un 
développement extraordinaire. La maturité de certains n'est plus à 
faire. La plupart de ces projets sont issus du monde de la recherche 
et/ou de l'enseignement supérieur.
L'enjeu, selon moi, n'est plus sur le logiciel (l'ensemble des briques 
élémentaires existe, mais sur leur assemblage en une logique qui réponde 
au besoin de collectivités (qui préfèrera un PostGIS à un Oracle Spatial 
ne serait-ce que pour des questions de coûts à supporter). 
Effectivement, il y a un créneau pour les SS2L à condition qu'elle ne 
"débarque" pas dans ce domaine particulier. L'information géographique 
c'est presque comme tout autre information. La nuance de ce "presque" 
fera toute la différence. La partie "géométrique" de l'info fait que les 
"vrais professionnels" cherchent à nous vendre à tour de bras des 
applications plus chères les unes que les autres au nom de ce 
particularisme alors que dans SIG, il y a, avant tout, SI - système 
d'information.
Comme vous apprenez qu'une communauté de commune va se doter d'une 
compétence SIG, financée (investissement) par le département, vous 
n'allez pas chercher à savoir quels sont les réels besoins en matière de 
gestion de l'information géographique, mais vous allez convaincre que le 
produit X que vous avez développé ou que vous distribuez est LA solution 
  à la plupart de leur (futurs) problèmes. Avec un bon discours 
marketing, vous enrobez le tout dans une prestation de service.
Heureusement, il y a des sociétés comme Camp2Camp qui développent des 
solutions intégrées et, une fois qu'elles ont été payées, mettent ce 
travail sur l'autel du logiciel libre afin que d'autres puissent 
exploiter, adapter, améliorer, etc...
Quelle société voudrait prendre le risque de redévelopper un soft de 
visualisation de données carto alors que Mapserver existe (et que ce 
travail universitaire a été approuvé et amélioré par la communauté Open 
Source) ? Pas une SS2L en tous cas.
Quant à la numérisation proprement dite des données papier pour en 
constituer des données géoréférencées, si une SS2L n'a pas DEJA une 
expérience dans ce secteur et/ou n'a pas un discours méthodologique 
novateur, autant renoncer à ce segment de marché.
C'est comme cela que je comprends la réflexion "Il vous faut des réels 
professionnels, développant de bons produits", sauf qu'il faut remplacer 
"produit" par "service". Ceci disant, je me situe du côté client, pas du 
côté fournisseur..

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Denis
Administrateur de données géo


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