[Linux] …de l'importance de l'interface graphique (généralités, un peu long ...)
François DREYFUERST
francois.dreyfuerst@::1
Jeu 8 Déc 09:48:17 CET 2011
Bonjour à tous
Léger fork de la discussion, tout en remerciant les participants pour la
qualité des débats.
Mon propos se veut plus généraliste, « grand public » comme on dit, et
peut tout à la fois se situer dans le prolongement de la discussion
Gnome/Gnome3/Unity et celle KDE vs Windows.
Mon intuition, forgée à la fréquentation de personnes qui n'ont pas
nécessairement de grandes affinités avec l'informatique et qui utilisent
un ordi pour accomplir un ensemble relativement limité de tâches
standardisées (de nature professionnelle ou privée) : les changements
apparents sont souvent perçus comme déstabilisants, inutiles a priori
et, une fois surmontés, sans intérêt majeur.
Je m'explique.
Tout ce que Cyril nous a indiqué sur KDE par exemple ne concernera
réellement qu'un petit pourcentage des utilisateurs, ceux qui
s'apercevront de ces nuances et en en saisiront l'intérêt.
À l'extrême limite, beaucoup de personnes se contenteraient d'une
interface graphique permettant une liste limitée d'actions de base (*),
qui ne change d'allure que par très petites touches et peu souvent pour
garder, au sens strict, leurs repères : il s'agit pour eux d'apprendre
une bonne fois pour toutes les quelques manipulations dont ils ont
besoin. S'il y a des avancées techniques, alors qu'elles ne soient pas
le prétexte pour changer l'aspect de fond en comble ; c'est un peu comme
une voiture dont toute la mécanique suivrait les évolutions techniques
mais dont le gabarit global et le poste de conduite resteraient
inchangés : tant mieux si ça sait faire mieux qu'avant ce qu'on lui
demande, mais, avant tout, il faut que ça s'utilise de la même manière.
Dans un domaine proche : j'observe pas mal de personnes se servir encore
de photocopieurs pourtant évolués donc potentiellement efficaces comme
s'ils étaient en face d'un vieux machin ayant 20 ans sur le dos : trop
de fonctionnalités ont complexifié l'ensemble, y compris les actions de
base ; ils renoncent et en restent aux actions « à la main » qui sont in
fine les seules réellement intuitives.
Deuxième exemple : certains appareils à usage médical (pompe à insuline
par exemple) sont dotées d'interfaces de plus en plus complètes donc
complexes, mais qui finissent pas effrayer le malade : devoir naviguer
dans une série de menus pour la moindre action n'est pas rassurant, on
se dit qu'en cas d'urgence on n'y arrivera pas.
Pourtant, quand on y réfléchit, que doit savoir faire un tel appareil ?
Ce qui est sa tâche principale (et parfois vitale) doit être hyper
simple à déclencher, tout le reste (connexion vers un ordi pour relever
les données, etc.) pouvant être laissé à un technicien qui saura
naviguer dans des menus spécifiques.
Qu'il y ait des personnes réceptives au changement, évidemment : les
jeunes qui ont toujours vécu avec ça, les geeks au sens très large, etc.
Cela dit, il y a d'autres personnes plus intéressées par la stabilité
(en termes d'apparence et d'utilisation, pas au sens systémique de
non-plantage) et la sérénité qu'elle procure ; je crois que le libre
ferait bien de continuer à fonctionner selon ce qui fait aussi sa force
: faire évoluer les logiciels en répondant à des besoins, et non parce
que quelque décideur d'un département marketing a décidé qu'il était
temps de traire une nouvelle fois son cheptel de clients.
FD
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(*) en gros : ouvrir/fermer une appli, des menus standardisés et
immuables pour les actions comme imprimer ou enregistrer, avoir du
traitement de texte 100 % WYSIWYG, faire du multimédia classique et
utiliser du glisser-déposer/copier-coller de manière parcimonieuse,
essentiellement pour copier des fichiers de ou vers une clé USB ... Pour
le reste, Plug & Play.
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