[Linux] De la motivation des débitants (ex:e: bilan des installations et compte-rendu)

Christophe Courtois christophe@::1
Lun 16 Déc 16:06:04 CET 2013


Le 12/12/13 23:59, zirst@::1 a écrit :
>> Dans un sens tu as raison... si on a le goût pour ça ou une motivation
>> autre : un pote étudiant a appris la méca auto sur sa vieille caisse
>> faute de fric ; j'ai appris à gérer mon serveur de courrier moi-même
>> quand Cybercable était infoutu de faire marcher correctement le sien
>> (oui, ça date...) ;  j'ai appris ...mais c'est au détriment d'autres
>> choses (au pire : la famille).
> On m'a dit récemment que la probabilité de devenir un hackeur était
> inversement proportionnelle à la disponibilité de ressources pécuniaires.
> Je n'y avais pas pensé, mais c'est une évidence. En plus d'une histoire de
> goût, ça peut être une nécessité aussi.

C'est logique : quand on ne peut compter que sur soi-mêmes, ses 
compétences augmentent. Ça ne veut pas dire :
- qu'on est plus heureux (si j'étais forcé je ferais de la mécanique 
auto, mais je ne m'y intéresse pas ; et je lave ma voiture et fais de 
l'électricité à contre cœur parce que ça prend du temps,de l'argent, et 
que ça je sais faire) ;
- que ce sera efficace (l'informatique pardonne plus les erreurs que la 
mécanique auto...) ;
- que c'est le mieux pour la société, sens large (qui gagne sur un sujet 
mais y perd sur un autre) ou restreint ("papa, tu viens jouer/me faire 
réviser mes leçons ? Peux pas, faut encore que je change ce carbu.").

Combien de gens forcés de faire de l'agriculture basique pour subsister, 
et qui n'iront pas à l'école ?

La division du travail c'est ce qui permet d'optimiser le potentiel de 
chacun. Je répète que le problème c'est que chacun puisse progresser ans 
l'absolu.

Et pour te provoquer : je cherche activement à *réduire* mes centres 
d'intérêts (informatiques ou autres) en me disant parfois "non, ça , je 
ne VEUX PAS chercher à savoir/connaître : pas le temps". Désespérant 
mais je te rassure, c'est un échec total (à part pour la mécanique 
auto). Moralité : les livres s'amoncellent et je perds mon temps à 
disserter sur des listes confidentielles... Est-ce une bonne chose ?

>> Mais je pourrais te dire qu'il y a autant de choses qui sont
>> intellectuellement aussi importantes que savoir comment utiliser dans le
>> détail son informatique :...
> oui, tout cela est important. Mais disons que de plus en plus, on va
> apprendre les langues en utilisant un ordi, on va apprendre à écrire en
> utilisant un ordi, on va se tenir au courant des sciences (et du reste) en
> utilisant un ordi, on va apprendre des tas de trucs dont le bâtiment, la
> gestion de patrimoine et l'économie en utilisant un ordi, on va participer
> à la vie de ses assos en utilisant un ordi (ce qui ne remplace pas de le
> faire en vrai, mais on a pas encore le don d'ubiquité en vrai), on va
> s'engage politiquement en utilisant un ordi (idem).

Ce qui n'a rien à voir avec l'administration système. Tout ça ce sont 
des applis séparées. Et même indépendantes de la machine et de l'OS.

> Bref tout un tas de chose passe (ou passeront) par ce machin, c'est pour
> ça qu'il faut le comprendre en détail. Ce n'est pas un fin en soi.

"En détail" = quasiment fin en soi.
Comme la voiture : tout le monde doit (obligation pratique, avec un 
carcan légal) savoir conduire et les bases de l'entretien. Tant mieux 
pour ceux qui savent faire plus ! Mais l'essentiel préfère ne pas 
toucher à la mécanique de sa voiture : trop compliqué (pas un 
problème... avec un temps infini), outils spéciaux (investissement 
financier pas forcément rentable), temps à y consacrer, autres priorités 
(ce sera plus rentable d'apprendre à coller du papier peint ou du 
carrelage).

> D'ailleurs pour ce qui est de l'engagement politique, on peut le voir avec
> ces mouvements qui naissent par les ou grâce aux réseaux : indignés,
> anonymous, 99%, amap, femen, etc. Même les individus lambdas découvrent
> peu à peu qu'ils peuvent exprimer des idées. Par contre, ça inquiète déjà
> les politiques qui veulent verrouiller ce nouvel espace de liberté qui met
> à mal leur prééminence.

Ça n'a rien à voir avec l'administration système.
Le commun des mortels n'arrivera jamais au niveau où il pourra hacker 
lui-même la NSA, donc l'investissement de chacun ne se fera pas à ce niveau.

Ça ne veut pas dire que l'éducation à la sécurité informatique est 
vaine, mais qu'elle doit être présentée sous forme pratique : les 
cookies te tracent de telle manière, on t'espionne de telle manière. Le 
reste est de la politique. Si tu parles technique, les regards 
deviennent très vite vitreux.

Chacun a un niveau de technicité/abstraction au-delà duquel il ne 
descendra pas. Parle-moi de LVM, des avantages de tel ou tel système de 
fichier, ça me dit, j'utiliserai. Les subtilités internes des mêmes, ça 
m'intéresse par curiosité intellectuelle, mais pas plus. Si tu entres 
dans le détail du format SATA, je déconnecte.
Idem au boulot : je me délecte des subtilités du SQL. La manière dont 
les index d'une base sont organisés m'intéresse pour mieux manier la 
couche SQL. Certaines optimisations fines dans Oracle impliquant de 
l'analyse en hexa sont hors sujet pour moi, et pas mon boulot. Je 
préfère apprendre une énième base de données, au lieu d'approfondir 
(inutilement pour la pratique) une base en particulier.

>>    Non non, j'admire, tu pratiques ce que tu dis.
>>    Je n'aurais personnellement pas fait pour 2 raisons :
>> 1) les bagnoles c'est compliqué et critique : j'accepte de payer le
>> service d'un pro ;
>> 2) je n'ai pas le temps, j'ai trop à lire par rapport à mon temps libre,
>> à apprendre sur la photo ou python pour me lancer là-dedans en plus : si
>> j'avais un temps infini et la place j'achèterais une vieille caisse pour
>> l'entretenir aussi moi-même, mais ça ne m'intéresse pas plus que ça.
> pareil, ce n'est pas l'entretien de ma caisse ou la mécanique ou même les
> ordis qui m'intéressent. Ce ne sont pas des fins en soi comme je
> l'écrivais plus haut. L'objectif est de reprendre son destin en main, de
> s'émanciper de sa condition (soumission?) humaine. Bref, essayer de
> devenir libre.

Le but est louable, continue sur ce chemin si tu peux longtemps. Je ne 
vois pas mon garagiste comme un esclavagiste.
Moi je préfère lire mes bouquins d'histoire ou sécuriser mes données.

>>> «on m'a dit que je pouvais disposer de ma machine comme je voulais. je
>>> peux installer gnu/linux ?», moi
>>> « euh... windows est installé, pourquoi tu installerais autre chose ?
>>> Utilises le comme tout le monde»
>> C'est dans quel cadre ? Dans ma boîte (SSII) aussi l'informatique
>> refuserait que les portables soient passés sous Linux, mais il y a un
>> côté pratique évident (outils corporate sous Windows, hélas). Linux
>> c'est serveur, ou dans une VM.
> au cnrs, dans un labo non informatico centré.

Pourtant, ce ne doit pas être les machines sous Linux qui manquent là-bas.

D'un autre côté, au boulot, tu fais forcément partie d'une équipe, et tu 
dois te plier à certaines règles et standards, qui ne te semblent 
stupides qu'au premier regard.

>> Tu ne peux pas utiliser Eclipse *et* vim Windows en même temps ?
> si, bien sûr, j'aurais pu utiliser les deux en même temps, tant que je
> n'utilisais pas vim pour le projet pour lequel j'étais là.

Eclipse se base sur des codes sources en texte non ? (JE suis naïf, Java 
je n'y touche pas).


> Oui, complètement. Tu devrais être responsable de ton poste et d'ailleurs
> j'ajouterais que les projets ne devrait pas dépendre d'un ide.

Le projet doit encore moins dépendre d'une unique personne qui maîtrise 
bien vi, donc on doit standardiser. C'est un puissant moteur de 
panurgisme, mais logique du point de vue management. Que le LANGAGE 
exige un IDE me dérange plus (ça m'étonne pour du java mais j'ai dit 
qu'Eclipse et Java je connais pas).

Et vaut mieux Eclipse que Visual Studio...

 > Ainsi, ça
> ne poserait pas de problème que les gens travaillent sur leur ide (au
> contraire ça améliorerait leur productivité). Mais leur main sysop est un
> microsoftien pur jus et les chefs avaient avaler le fud. De toute façon,
> pour l'instant, je n'ai croisé que des labos 100% win ou 100% mac, c'est
> assez dingue.

100% mac, j'ai jamais vu. Le seul endroit officiellement full mac que je 
connaissais grouillait de VMs sous Windows dès qu'on soulevait le tapis. 
En bureautique c'est hélas inévitable.


-- 
Christophe Courtois
http://www.courtois.cc/


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