[Linux] De la liberté des oeuvres (ex:Re: bilan des installations et compte-rendu)
Christophe Courtois
christophe@::1
Lun 16 Déc 16:23:42 CET 2013
Le 15/12/13 16:50, zirst@::1 a écrit :
>> Je ne sais pas si c'est important. Déjà en maths certains se demandent
>> si on découvre ou si on invente. Philosophiquement, ça compte, mais en
>> pratique pas tant que ça (lire plus bas). La notion d'"inventeur" vaut
>> aussi pour des trésors que l'on découvre, et je préfère de loin cette
>> acception-là.
> Je ne suis pas d'accord sur le fait que ce ne soit pas important.
> L'univers est grand, mais fini. Peut-être que la société n'y accorde pas
> d'importance, pour l'instant, et que ça lui permet de poursuivre sans
> avoir une perspective «àquoibonniste». Il n'empêche que c'est le cas.
La perspective actuelle se borne au plus large à un siècle, dix
milliards de personnes, un système solaire.
Le reste est science-fiction : trop spéculatif et incertain pour qu'on
puisse faire des plans et choisir des optons de société.
Ça serait déjà bien si on avait déjà collectivement la perspective du
siècle.
>> Que nous ne sommes pas capables de création dans un sens démiurge, oui.
> c'est donc qu'on est d'accord,
Si tu veux mais comment ne pas l'être ? "Tout (et son contraire) est
dans les décimales de PI, donc aucune création n'est originale." Ça n'a
aucune importance pratique.
>> Mais inventer des concepts jamais vus dans une société donnée ; créer
>> des histoires jamais inventées ; concevoir des bâtiments jamais faits ;
>> coder des applications jamais vues : SI, on peut, et des gens le font
>> tous les jours.
> Oui, mais ces découvertes sont limités au champs du possible, qui n'est
> pas infini. Par exemple, on peut dessiner un escalier de penrose qui nous
> semblera infini en abusant de nos sens imparfaits, mais on ne peut pas
> construire un escalier avec cette propriété dans la réalité.
> En fait, ton analyse n'est pas dans le même référentiel.
Je suis totalement terre à terre. C'est le principe dans tout ce qui es
juridique ou informatique.
>> Ce que les fanas du copyright à curée infini ou les opposants à toute
>> "propriété intellectuelle" (brevet, droit d'auteur) oublient, c'est que
>> l'invention/découverte ne se fait jamais toute seule.
> non, je ne dis pas le contraire. Je remet simplement en cause que ce soit
> une création. Bien sûr que ça demande des efforts et heureusement
> d'ailleurs qu'on utilise pas l'approche «brute force» car ce serait encore
> plus douloureux. (cf plus bas)
La force brute reste une option, pas forcément la plus optimale.
...
>> On s'en fiche que l'invention ait déjà été faite ailleurs. Pour une
>> société, ce qui compte c'est que quelqu'un invente chez elle et que
>> cette invention puisse profiter à la société entière.
> jusqu'au jour où il y a contact et agrandissement de la société. Comme le
> vieux et le nouveau continent ou peut être un jour avec des petits gris.
Le problème dans ce cas est pratique : comment gérer les disparités de
système économique & légal entre deux systèmes qui se rencontrent ? Si
en face les petits gris pratiques l'esclavage brutal ou le communisme
intégral, on va avoir du mal à se causer. (Le retour au troc basique
devrait être une valeur sûre.) Selon le niveau de contact avec les
petits gris, nous continueront nos histoires de brevets en pillant ce
que nous comprendrons de leur technologie (les partisans du brevet
arguant qu'ils ont investi temps et argent pour comprendre ce
hyperespace), brevets non valables en face. Ou bien on s'entendra :
secrets technologique contre champagne ; entrée progressive dans le
Grand Communisme Galactique ; va savoir. En tout cas les petits gris se
contreficheront de la position de Harry Potter dans les décimales de Pi,
alors que JK Rowling n'a fait qu'en découvrir une des versions.
(Pour les Amériques, ça s'est réglé avec la loi du plus fort.)
>> C'est le principe. J'ai rien contre là-dessus. (Ceci dans le cadre d'une
>> société à économie de marché capitaliste ; on peut en rediscuter le jour
>> où un système véritablement communiste est envisageable).
> oui, je te renvois à nouveau vers les propos de Benjamin Bayart. Il
> explique que le problème d'aujourd'hui est d'être dans un monde de la
> rente et pas dans un du travail. Ce qui complète ton propos.
C'est de l'économie. Et ne pas confondre rente et retour sur investissement.
>> Mais ce sont les *dérives* qui posent problème : blocage de l'innovation
>> par les guerres de brevets ; brevets stupides (sans effort créatif
>> notamment) ; extension temporelle absurde des droits sur les ?uvres
>> artistiques ; privatisation de ce qui est *déjà* dans le domaine public...
> oui, j'avais vu que c'était en cours de vote pour un recloisonnement de
> ces œuvres aux USA. C'est passé ?
Aucune idée.
> pour moi, une des dérives les plus néfastes est celle qui éloigne les
> peuples de la connaissance.
Ou qui impose lesquelles sont les bonnes...
--
Christophe Courtois
http://www.courtois.cc/
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