[Linux] De la liberté des oeuvres (ex:Re: bilan des installations et compte-rendu)

Christophe Courtois christophe@::1
Mer 18 Déc 22:15:14 CET 2013


Le 17/12/13 15:32, zirst@::1 a écrit :>> La perspective actuelle 
se borne au plus large à un siècle, dix
 >> milliards de personnes, un système solaire.
 > certes.
 >> Le reste est science-fiction : trop spéculatif et incertain pour qu'on
 >> puisse faire des plans et choisir des optons de société.
 > je ne suis pas d'accord. Le fait que l'univers soit fini n'est pas de 
la SF.

Que l'univers soit infini alors que nous sommes incapables de sortir de 
notre système solaire, que toutes les œuvres humaines et une infinité de 
variantes préexistent toutes dans un nombre-univers inconcevablement 
grand n'a pas de conséquence pratique dans notre société.
Le seul contexte où cela aurait une importance relève de contextes de SF 
: très loin dans le temps, ou avec une science encore inconnue.

 >> Ça serait déjà bien si on avait déjà collectivement la perspective du
 >> siècle.
 >>>> Que nous ne sommes pas capables de création dans un sens démiurge, 
oui.
 >>> c'est donc qu'on est d'accord,
 >> Si tu veux mais comment ne pas l'être ? "Tout (et son contraire) est
 >> dans les décimales de PI, donc aucune création n'est originale." Ça n'a
 >> aucune importance pratique.
 > Hein ? Ben non, tu écris qu'on n'est pas capable de création démiurgique,
 > ce qui est ce que j'ai dit. Donc ce n'est pas tout et son contraire. 
Je ne
 > comprends pas la citation, peux tu l'expliquer ?
 > Ça n'a pas d'importance pratique parce qu'on ne lui en donne pas. On ne
 > lui en donne pas parce que ça n'a pas d'importance pratique. Peut 
être que
 > c'est là le problème ?

Donne-moi une conséquence pratique du fait que le code complet de Linux 
4 soit quelque part dans les décimales de pi. Tu ne pourras jamais l'y 
trouver (trop long à calculer ; et noyé dans une infinité de variantes).

 >>>> Mais inventer des concepts jamais vus dans une société donnée ; créer
 >>>> des histoires jamais inventées ; concevoir des bâtiments jamais 
faits ;
 >>>> coder des applications jamais vues : SI, on peut, et des gens le font
 >>>> tous les jours.
 >>> Oui, mais ces découvertes sont limités au champs du possible, qui n'est
 >>> pas infini. Par exemple, on peut dessiner un escalier de penrose qui
 >>> nous
 >>> semblera infini en abusant de nos sens imparfaits, mais on ne peut pas
 >>> construire un escalier avec cette propriété dans la réalité.
 >>> En fait, ton analyse n'est pas dans le même référentiel.
 >> Je suis totalement terre à terre. C'est le principe dans tout ce qui es
 >> juridique ou informatique.
 > Soit. L'approche mathématique n'est pas terre à terre ?

Les maths sont totalement éthérées et ne prétendent rien avoir en commun 
avec le monde physique. Il y a débat sur les axiomes exacts, mais 
ensuite tout se construit.
Evidemment, la partie des maths découverte par les êtres humains varie 
suivant leur motivation, et la forme selon leur culture.
Si tu *appliques* les maths au monde réel, tu fais de la physique 
(enlève les infinis, rajoute des hypothèses nées de l'expérience) ou de 
l'informatique (enlève l'infini, ajoute du vaudou).


 >> C'est de l'économie. Et ne pas confondre rente et retour sur
 >> investissement.
 > non ça change tout. Je vais essayer de restituer ce qu'il expliquait.
 > Quand tu es dans un monde de la rente, tu travailles parfois 
longtemps (le
 > temps d'écrire un bouquin par exemple) sans revenu (et sans garantie d'en
 > avoir).
 > Dans un monde du travail, tu reçois un salaire pour ton travail
 > (note qu'il n'est pas obligatoire qu'il soit le même pour tous) et si tu
 > écris un best seller ça ne change pas ton salaire.

Ça existe en partie : bourses, mécénat...

La question devient pratique : comment sélectionner les auteurs à qui on 
va octroyer ce salaire ? Les éditeurs de livres se basent sur l'intérêt 
commercial potentiel, et il vaut mieux avoir fait ses preuves. Dans le 
libre, il y a une composante commerciale possible (édition/service), on 
peut envisager de salarier les auteurs, mais pour un travail donné, pas 
choisi par eux, et dans ce cas ça revient au même à un niveau supérieur 
(l'entreprise fait l'investissement ans garantie de retour).

Ou on sort du système économique et chacun ne travaille plus que 
gratuitement, mais avec un travail à côté.

Soit on change la société avec le revenu d'existence ou une variante, ce 
qui serait le bonheur pour les vrais écrivains et les auteurs de libre, 
mais je suis sceptique sur l'application (la discussion dépasserait de 
loin le cadre de cette liste et mon temps libre).

 >>> pour moi, une des dérives les plus néfastes est celle qui éloigne les
 >>> peuples de la connaissance.
 >> Ou qui impose lesquelles sont les bonnes...
 > qui a imposé quoi que ce soit ?

Une bonne partie de nos connaissances est imposée de fait par notre 
société (environnement), plus ou moins consciemment et délibérément : 
religion, règles de comportement social, histoire de l'école... et tu ne 
peux pas y couper, juste mitiger le phénomène. Fais des gamins, tu leurs 
imposeras forcément ce que tu penses juste.

Et nous essayons tous d'imposer (plus ou moins poliment) tel ou telle 
connaissance et la vision du monde qui vient avec aux autres.






-- 
Christophe Courtois
http://www.courtois.cc/


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