[Linux] HS théologique (ça dérive de : Re: De la liberté des oeuvres (ex:Re: bilan des installations et compte-rendu))
Christophe Courtois
christophe@::1
Ven 20 Déc 19:12:55 CET 2013
Le 19/12/13 11:54, Serge Schmitt a écrit :
> Le 19/12/2013, Christophe Courtois<christophe@::1> a écrit :
>
>>> Ce qui est séduisant en informatique c'est que même s'il y existe des
>>> contraintes matérielles, les possibilités sont immensément vastes dans
...
>>> d'aventure. C'est un plaisir qu'on a le droit de ne pas se refuser.
>> Qui n'a jamais joué à Sim City, Populous ou un jeu du même acabit n'a
>> aucun sens du divin.
> :-) OK. Je pensais plutôt au plaisir de concevoir quelque chose qui
> fonctionne : littéralement une "machina".
C'est moins divin mais très satisfaisant aussi. J'ai toujours été
fasciné par tous ces automatismes
>>> D'un autre côté il y a le succès des mondes virtuels auquel la théorie
>>> du chaos et la difficulté de plus en plus grande de croire aux
>>> propositions créativistes ne _SONT_ pas étrangers.
>> Phrase pas finie mais ça avait l'air bien.
> Oups !
Je ne pense pas que la théorie du chaos stricto censu ait à voir
là-dedans (quoique certains algos de création de mondes doivent contenir
des fractales), ni que ce soit lié à la croyance ou pas à un Dieu
créateur...
>>> Ce qui me fait vraiment peur c'est cette réalité là : quand l'ensemble
>>> de la communication politique et économique aura viré au storytelling
>>> généralisé (à l'instar de ce que font les religions depuis des
>> The plural of anecdote is not data, comme on dit dans les cercles
>> sceptiques face à ceux qui clament que telle médecine alternative
>> fumeuse fonctionne. Une belle histoire ne peut masquer la réalité de
>> millions de personnes. Je sais bien que notre société a le QI d'un gamin
>> de 4 ans qui croit encore aux contes de fées, mais on peut espérer
>> qu'elle grandira.
> 1. Le storytelling ne consiste pas seulement en historiettes ou
> témoignages, mais plutôt en la création d'ensembles cohérents au
> service par exemple des campagnes politiques. Rien à voir avec les
> techniques de ventes basées sur des témoignages réèls ou pas dont tu
> parles. La première campagne présidentielle de Sarko est un bel
> exemple. Un max d'électeurs pas tous demeurés s'est fait avoir !
Alors ça ne date pas d'hier et ça se pratique depuis les première
harangues entre babouins. Sans doute plus systématisé.
> La
> puissance des systèmes d'information et l'aide d'équipes entières
> veillant au grain permet(tra) de rouler dans la farine des populations
> entières à cause de la dimension, de la cohérence et de la
> vraisemblance que l'on pourra raconter. Ça ressemblera parfaitement à
> des données réelles.
Ça c'est du mensonge. Mais ça ne change pas la réalité vécue, donc ça
disparaît après une campagne électorale. Et au fil des alternances le
cynisme de la désillusion répétée s'installe...
> S'y ajoutent les déviations sémantiques : tous les médias ont accepté
> depuis des années de dire "plan social" au lieu de "plan de
> licenciement" ! Tu parles...
Non, c'est "plan de sauvegarde de l'emploi" maintenant...
Je déteste cette tendance à renommer les choses pour en masquer la
réalité, ou pour donner l'impression qu'on fait quelque chose. Un truc
d'avocats & littéraires, qui croient à la prédominance du verbe sur la
dure réalité ? (Je sortirais bien Staline ou Hitler comme autres
exemples mais le point Godwin guette.) (Sans nier que des mots et
discours puissent souvent motiver des foules à bon escient.)
> 2. Au besoin lire l'ouvrage "Storytelling" de Christian Salmon,
>>> C'est ici que les concepts d'informatique libre et surtout de formats
>>> ouverts acquièrent une immense portée philosophique et politique dont
>>> peut grandement dépendre l'avenir de l'Humanité.
>> Par définition, seuls les formats ouverts résistent au temps, les
>> formats fermés ne pouvant être récupérés après un certain temps.
> Mais comme ils (aur)ont été remplacés entretemps par d'autres formats fermés...
Qui ne dureront pas non plus. Si dans 1000 ans des archéologues
récupèrent nos disques durs et à supposer qu'ils soient encore lisibles,
que récupéreront-ils ? Les formats ouverts, et encore : s'ils sont
complexes, il faudra la spec, et il n'est pas dit qu'elle ait survécu.
(Tiens, ce serait une idée ça : un paquet optionnel pour chaque distrib
contenant les specs de tous les formats utilisés par les applis,
éventuellement zippé dans un format très simple autodocumenté. Sur tous
les disques durs que le prochain cataclysme enterrera, il y en aura bien
un de lisible :-)
>> mais si je disparais
>> demain, une partie de la mémoire familiale sur le serveur de la maison
>> peut disparaître du jour au lendemain.
> Je ne suis pas tellement pour le cryptage, bien que j'en reconnaisse
> l'utilité. Les évènements récents (NSA) ont été récupérés par les
> consortiums pour pouvoir rendre leurs activités encore plus
> hermétiques et échapper plus facilement aux contrôles.
C'est à double tranchant. Crypter les communications sert aussi bien à
éviter les abus des agences à 3 ou 4 lettres qu'à truander les impôts ou
pire. Reste à savoir ce qui est le pire pour une démocratie.
--
Christophe Courtois
http://www.courtois.cc/
Plus d'informations sur la liste de diffusion linux