[Linux] De la liberté des oeuvres (ex:Re: bilan des installations et compte-rendu)

Serge Schmitt sersch@::1
Lun 23 Déc 09:54:00 CET 2013


Le 22/12/2013, zirst@::1<zirst@::1> a écrit :

>> Ça, c'est ton choix personnel. Il ne serait pas toujours judicieux.
>>
> «il ne serait», référence à ?

"il" = "ton choix".

>  À la rigueur, ce qui m'inquiète le plus
> obsessivement est l'asservissement.

L'asservissement/assujetissement est une chose effrayante à imaginer.
eEn fait c'est aussi l'impensable impuissance devant une situation
donnée. Les gens en fauteuil roulant ou sous poumon artificiel
pourraient nous en dire beaucoup là-dessus.

Je parlerai plus volontiers de dépendance(s), qui est un concept plus
général. La seule liberté que nous avons, mais ce n'est pas rien,
c'est le choix de nos
dépendances, choix qui est plus ou moins ouvert selon les circonstances.

À toute obsession de ce type j'ai pris l'habitude de répondre que le
pire n'est pas une certitude. J'ai bien écrit : "à toute obsession" et
non "à tout obsessionnel".

> Au contraire que les états se renforcent

C'est surtout les barons financiers et mafieux qui se renforcent car
avec l'internationalisation on y échappe de plus en plus facilement
aux lois des États.

Le pouvoir réel des États s'affaiblit car il faudrait un État mondial
qui dans le même temps est peu souhaitable car il serait difficile à
gérer démocratiquement. Que les États deviennent (ou pas) plus
policiers n'a pas un rapport direct avec leur plus ou moins de
pouvoir, mais avec son utilisation et donc avec l'interprétation des
blocs constitutionnels.

Il n'en reste pas moins que l'individu reste généralement mieux
protégé dans un État que dans une horde, encore plus dans un État qui
se souhaite démocratique.

> non, je dis simplement que pour éviter ou contourner, il faut voir
> l'obstacle.

??? La vie n'est qu'une succession de problèmes à résoudre, gros,
petits, mortels, amusants... Quasiment chaque humain sait ça, qu'il
sache l'exprimer clairement ou pas.

Dans la nature, un animal qui perd sa vigilance est condamné à brève
échéance mais le cas des humains est différent. Comme l'a fait
remarquer Christophe, la coopération tout comme la division du travail
est une manière de se protéger des risques. Le fait même de vivre en
société est un facteur limitatif des risques, probablement le plus
puissant, quels que soient les autres risques que ça génère. Dans les
sociétés occidentales actuelles, la protection apportée par la
collectivité fait que l'insouciance peut être un choix de mode de vie.

Autre élément à considérer, nous sommes pour le moment encore dans la
période la plus paisible que notre Histoire ait connu. Je suis certes
pas trop optimiste quant à la perduration de cette situation.

> bon ok, mais quand tu écris «J'ai déjà entendu des c...ies hallucinantes
> sur les listes, mais tu es un des meilleurs dans ce domaine !!!», ton
> propos n'est aussi… nuancé.

OK, mal dit.

>> Deuxièmement si j'avais à exprimer quelque chose de cet ordre je
>> n'aurais pas utilisé gros con. Comme tu es de toute évidence
>> intelligent, j'aurais plutôt utilisé une des expressions imagées de
>> mon père : "Con comme un jeune chien", faisant référence à l'
>> impétuosité et au manque de réflexion dûs à l'inexpérience plus qu'à
>> quelque chose de constitutionnel.
>>
> donc en résumé 1. je ne suis pas un gros con, 2. je suis par contre con
> comme un chien. Effectivement, ça change tout.

Oui ça change tout : "jeune" chien ! Un sympathique animal débordant
d'énergie quoiqu'encore mal canalisée qui casse la verrerie par
maladresse. Le jeune chien va mûrir et se modérer un peu. J'ajoute :
pas trop sinon il devient moins intéressant, la vitalité étant pour la
plupart des gens un plaisir à regarder. Alors que quand on dit gros
con, on sous-entend le plus souvent quelque chose de tristement
irrémédiable...

Disons aussi que j'ai reconnu ici et là quelque chose de mes propres attitudes
quand j'étais dans ma vingtaine et même un peu au delà... Pour tout
dire, c'est moi que mon père avait "traité" comme ça. Vu nos relations
avec les chiens en général et les chiots en particulier, l'image
m'avait fait rire.

>> En tout état de cause "laissez-les vivre" s'appliquerait même aux gros
>> cons.
> merci pour eux

Je voulais dire que quand j'ai essayé d'apprendre la tolérance, le plus
difficile a été de comprendre et d'apprendre à tolérer l'intolérance.
Et tout le reste des attitudes que nous avons tendance à réprouver sur
le plan éthique.

J'en suis finalement venu à penser que chercher à connaître la "nature
humaine" donc aussi la sienne propre ne peut mener qu'au désespoir si
on ne dépasse pas ça grâce à divers constats probablement liés :

1. L'Humanité ne s'est jamais auto-détruite. Pas de raison que ça change.

2. Face à tout risque/problème/difficulté/obstacle il y a toujours eu
génération d'une réponse quoique jamais gratuite. Pas de raison que ça
change.

3. Comme tout ensemble, l'Humanité est faites d'humains qui la font
être, mais dans l'Histoire de l'Humanité un individu donné n'est
qu'une anecdote sans aucune importance, sauf pour les besoins des
contes et des mythes.

4. Le "Moi" des psychanalistes est imaginaire (ils le savent) mais le
"Sujet" des philosophes aussi (ils ne le savent pas en général). Un
"Moi" et un "Sujet" n'ont de sens que si on est au moins deux pour
pouvoir exprimer nos différences.  Sans un autre comme référent, je ne
sais pas dire ce que suis, "qui" je suis. En tant qu'individus nous ne
sommes définissables que - et rien que - par notre comportement face
aux autres et non par nos caractéristiques "intrinsèques". Ce sont
donc les autres qui nous font par leur réponses à nos comportements et
attitudes.

6. la Terre est plus lisse qu'un oeuf. Et nous autres, nous sommes
hauts à peu près d'un quatre-millièmes de la plus forte aspérité de
cet oeuf.

> (enfin si j'ai bien compris en tant que con comme un chien)

"jeune" chien (bis).

>> Quand j'étais élève ingénieur, on m'avait appris qu'un ingénieur
>> devait passer entre le tiers et la moitié de son temps à vérifier ses
>> propres calculs. Je ne l'ai jamais oublié, même 55 ans plus tard.
>>
> tu étais élève ingénieur à 12 ans ?

Oups ! :-) Réflexe. J'ai pas mal écrit ces derniers mois sur plusieurs
listes concernant la photographie que j'ai, elle, effectivement
commencée il y a 55 ans. Mettons 45 ans, un peu plus en fait.

Bon à part peut-être une mini réponse à Christophe, je vais arrêter. J'ai passé
du bon temps, j'espère que vous autres aussi.

Joyeux Noël à tous.
Serge


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